PASSENT LES JOURS, ET PASSENT LES SEMAINES ...

二十四节气

 

Tout cela commença le soir où Isabelle Cecchini apostropha fllc d'un charmant

"Bonjour à tous",

avant de continuer:

"Le monsieur du restaurant chinois m'a donné un calendrier pour mes étrennes. Comme ma compréhension du chinois, veuillez me le pardonner, se limite à la numération, et encore, vous pouvez imaginer les difficultés
que j'ai eues. Mais j'ai quand même fini par trouver
廿 nian4, utilisé pour la composition des 21, 22, etc., chez
http://www.mandarintools.com/numbers.html

Restent tout de même des choses qui me sont totalement opaques. Par exemple :
chu1, si je l'ai bien lu, qui veut dire « début », est systématiquement placé devant les nombres de 2 à 10, mais pas devant les autres. Pourquoi ? Est-ce un souci esthétique, de manière à ne pas laisser un caractère tout seul ? Ou autre chose ?

Autre problème : le nouvel an chinois, qui tombe cette année le 24 janvier, est signalé par le caractère
yue4, précédé d'un autre caractère que j'ignore complètement, qu'il m'est impossible de deviner, encore moins de prononcer, évidemment. Ce caractère, vous pouvez le voir sur le calendrier de chinapage



Mon calendrier lui ressemble beaucoup, mais il n'a pas les deux caractères en haut à gauche de la case 24 janvier, dont j'ose à peine vous demander la signification.

[Isabelle ajoutera (quelques jours plus tard): 

Il existe bien sûr d'autres versions du calendrier,

 dont celle-ci où les inscriptions sont, je trouve, beaucoup plus claires. ]

Dernière question (dixit elle), et je ne vous ennuie plus, c'est promis.

Sur mon calendrier, la date du 5 janvier est signalée simplement par 小寒 xiao3 han2, petit froid, et celle du 2O janvier par 大寒 da4 han2, grand froid. Ces petits froids et grands froids se retrouvent-ils à date fixe tous les ans ou dépendent-ils du calendrier lunaire ? "

La quête d'Isabelle ne pouvait laisser indifférent.

    Ni Georges Ko - dont il faudra qu'il nous explique pourquoi il datait son message 

Cycle 78, an 17 (Geng-Chen), mois 12 (Ji-Chou), jour 22 (Ji-Mao):

Bonjour Isabelle,

> Par exemple :
chu1, si je l'ai bien lu, qui veut dire « début », est systématiquement placé devant les nombres de 2 à 10, mais pas devant les autres. Pourquoi ? Est-ce un souci esthétique, de manière à ne pas laisser un caractère tout seul ? <

    Ça doit être ça...

> Autre problème : le nouvel an chinois, qui tombe cette année le 24 janvier, est signalé par le caractère
yue4, précédé d'un autre caractère que j'ignore complètement, qu'il m'est impossible de deviner, encore moins de prononcer, évidemment.<

    C'est le caractère
(zheng4), qui veut dire droit, correct, juste, principal, rectifier mais aussi « 1er mois de l'année lunaire ».

    Parce que
蔣中正 (jiang2zhongzheng4) était un surnom de Chang Kai-shek, il y a donc à Taiwan un aéroport 中正機場 (jichang3), des rues 中正路 (lü4), des écoles (中正...), etc.

> Mon calendrier lui ressemble beaucoup, mais il n'a pas les deux
 caractères en haut à gauche de la case 24 janvier, dont j'ose à
 peine vous demander la signification.<

   
春節/ (chunjie2) = printemps + fête, cérémonie : c'est le jour de l'an chinois.

> Sur mon calendrier, la date du 5 janvier est signalée simplement par
小寒 xiao3 han2, petit froid, et celle du 2O janvier par 大寒 da4 han2, grand froid. Ces petits froids et grands froids se retrouvent-ils à date fixe tous les ans ou dépendent-ils du calendrier lunaire ? <

    Non, ils dépendent du calendrier solaire, qui est divisé en 24 périodes, et les périodes 

小寒 et 大寒 

ont comme dates approximatives les 6 et 21 janvier.


... ni Jean-Victor Gruat

lequel entre-temps avait eu celui de potasser le sujet:

"Pour reprendre un peu l'histoire du calendrier chinois ...
Parcourir http://dsa.netliberte.org/chinois.html m'a fait me rappeler ma perplexité lorsque, après une paire d'années pékinoise, la nostalgie m'a pris de retrouver sur ma table ces éphémérides à support bois et anneau métal rappelant au bureaucrate français qu'il est de quelque part.

M'en étant ouvert aux
同事们, tongshimen, collègues de travail, j'eus la plaisante surprise d'apprendre que de tels objets existaient aussi dans l'empire du milieu, support métal cependant, et avec plein d'histoires édifiantes ou non en plus de bêtes dates. Almanach de table, en somme.

L'objet me prit du temps pour le maîtriser, les finitions laissaient un peu à désirer. Mais l'effeuillage fut délectable. Y compris ces mystérieux signes émargeant chaque page, auxquels font référence mes préopinants. Des Petits Choses et des Grands Trucs, des cycles décadaires ... un dragon n'y retrouvait pas son serpent.

Mon fidèle dictionnaire - et mes camarades - me fournirent quelques explications, que Chauve-Bertrand ( ! ) m'avait enseigné dès 1920 (la mode n'est pas récente), complétées sur http://www.asiaflash.com/calen.htm par les savantes considérations du maître NGUYEN Ngoc-Rao (c'est lui qui se nomme ainsi).

Ledit calendrier est à la fois lunaire et solaire. Lunaire, par exemple, puisque chaque mois se doit de débuter avec la nouvelle lune. Solaire, cependant, parce que ces mois se déroulent en liaison avec les solstices - le solstice d'hiver devant obligatoirement correspondre au premier jour de l'avant dernier mois.

Ce système de compromis étant à l'évidence surdimensionné (trop de contraintes pour une rotation en 365 jours et quelques), un mois intercalaire est parfois requis pour que le solstice d'hiver se retrouve dans l'avant dernier mois. Sinon, la fête du printemps ne se trouverait plus où elle se doit de figurer, c'est-à-dire au début de l'année ...

Bref, les composantes de l'année chinoise n'ont pas grand chose à envier à nos Frimaires et Vendémiaires.


Le calendrier chinois traditionnel comprend ainsi 24 divisions, 

ou escales du soleil (节气, jie qi, division-air), 

correspondant chacune au parcours d'un demi-signe du zodiaque:

  1. le début du printemps,  立春, li chun,

 cette année le 24 janvier


 
2. l'eau de pluie, 
雨水 , yu shui 

(quinze jours plus tard)


 
3. l'éveil des insectes,
惊蜇, jing zhe

  4.l'équinoxe de printemps, 春分, chun fen

5.la pure clarté, 清明, qing ming

6.la pluie de grains,谷雨, gu yu

  7.le début de l'été, 立夏, li xia

(fin avril - début mai. Le 5 mai en 2001, précisa Isabelle)

8.Petite plénitude, 小满, xiao man

("plein de grains")

  9. Grain dans l'oreille (?), 芒种, mang zhong,

où zhòng signifie cultiver, et máng quelque chose comme barbe(de maïs).

 Un peu tôt pour le 5 juin ?

 10. Solstice d'été, 夏至, xiazhi

(zhì, le plus, jusqu'à ce que, extrême

 car solstice correspond à la durée maximale (ou minimale) du jour)


 
11. Petite chaleur,
小暑, xiao shu

(shû jià, , les vacances d'été)

12.Grande chaleur, 大暑, da shu

13. Début de l'automne, 立秋, li qiu

 (treizième escale, 6 mois et demi après le début du printemps.

En 2001, automne chinois dès le 7 août. Bien précoce ...)

14. La limite de la chaleur, 处暑, chushu

 15. La rosée blanche, 白露, bai lu

(cadeau de la maison:cliquez pour un lu lisible)

 16. L'équinoxe d'automne, 秋分, qiu fen

("fen" veut dire séparation, partage. Équinoxe, comme chacun sait, correspond au moment où

 la durée du jour égale celle de la nuit - et vice versa)


 
17. La rosée froide,
寒露, han lu


 
18. La descente du gel,
霜降, shuang jiang

Digression: shuang, c'est tout simple, en fait. La pluie, , yu,  avec l'arbre , mu et l'oeil, mu aussi. Mais en chinois,+= , mu + mu = ... xiang, mutuellement ou apparaître (selon le ton). Et bien entendu xiang, considéré comme signe phonétique pour , se prononce alors shuang. 

Quand on vous le disait, que c'était simple !)

 19. Le début de l'hiver, 立冬

(19ème escale du soleil. En 2001, vers la mi-novembre)

 20. Petite neige, 小雪, xiao xue

 21. Grande neige, 大雪, da xue


 
22. Solstice d'hiver,
冬至, dong zhi

(Jalon intermédiaire crucial. 

Doit se situer dans l'avant dernier mois- double étape)

 23. Légèrement froid, 小寒, xiao han

24. Froid rigoureux, 大寒, da han,

 et la boucle est bouclée.


JVG alors de continuer:

"Tout cela est parfaitement harmonieux. Trop pour que ça marche ! En effet, et pour plagier sans vergogne mais à nouveau maître Nguyen , si l'on veut absolument que l'année comme chaque mois (deux étapes) débute à la nouvelle lune, mais que l'on se base sur une année solaire, on observe un décalage de près d'une journée entre la durée de lune à lune (en moyenne) et le temps qu'il faut au soleil pour parcourir deux étapes (29 jours et demi plus pas grand chose mais tout de même un peu, contre 30,44 environ).

Une demie journée par étape, cela finit par compter lourd.

D'où la distinction entre mois longs et mois courts, la lune ayant le mauvais goût de pratiquer le cycle variable (entre 29 et 30 jours). Sur la durée, il faut un peu plus de mois longs à 30 que de courts à 29 jours (53% contre 47%, un score de sondage électoral stéphanois). Le premier jour d'un mois doit en effet impérativement commencer avec la pleine lune.

D'où également ces mois dit intercalaires apparaissant pour rétablir les choses à leur place climatique, comme le feraient des années bissextiles.

Moins fréquents, cependant, ces mois, puisqu'il faut en gros et en somme un peu plus de trente d'entre les normaux pour que, fatalité, le solstice d'hiver se trouve décalé de l'avant dernier au dernier mois de l'année - ce qui ne saurait être toléré.

Nous aurons ainsi le privilège, en 2001, de bénéficier d'un mois intercalaire après le quatrième (huit étapes). Deux mois de juin, un délice ...

[Précision d'Isabelle:

"Ce quatrième mois intercalaire est signalé par 闰 四月

le premier caractère, , run4, « intercalaire », étant écrit de manière traditionnelle sur mon calendrier. Il commencera le 23 mai.]


Correction un peu trop sévère, cependant, d'où un bémol: si un mois supplémentaire venait à être requis moins de vingt autres après le précédent, pas question. On passe le tour (comme les bissextiles à 00  qui n'en sont pas).

Et voilà pourquoi votre fille est muette."

Or ça ... interjeta 老李 , Lao Li - Laurent, répondez donc à mes deux bébêtes questions:

1. La semaine est bien de sept jours ? Mais... depuis quand ?  c'est-à-dire, les Chinois ont-ils donc choisi 7 indépendamment des... je ne sais pas, moi, Babyloniens ? Romains ?

2. Avez-vous trouvé quelque chose à propos de l'an zéro : y en a-t-il un, ou non (on a l'impression que oui, quand on lit les explications concernant les cycles de ...nombreuses... années) ?

Artaban de répondre:

<< Ça, c'est apparemment plus facile que de s'user les yeux à chercher les clefs de demi-mois.

D'après, toujours, http://dsa.netliberte.org/chinois.html où Chauve-Bertrand montre qu'il ou elle avait étudié la question:

"Pour les ères, les Chinois comptent tantôt à partir du 10 Mars 2697 avant Jésus-Christ, tantôt à partir du 6 Mars 2637 av. J.-C., et quelquefois aussi du 23 Février 2397. "

En somme un an zéro d'où date toute chronologie, comme "ab urbe condita". Je suis sûr qu'un de nos savants lecteurs pourra faire le tri entre ces approximations dynastiques.

Les Xia datant de moins 2000,  la BNF, http://www.bnf.fr/web-bnf/pedagos/dossiecr/ci-chine.htm

amène vers Fuxi et consorts, avant le milieu du troisième millénaire.

[Scepticisme Laurentide:

La question de l'an zéro n'a pas été résolue (il est vrai qu'il est très difficile de trouver une réponse):

si le calendrier commence le 10 mars - 2697 (par exemple) alors l'année [10/3/-2697, 9/3/-2696] est l'an 1,
est-ce que l'année [10/3/-2698, 9/3/-2697] est l'an -1 ou l'an zéro ?
(selon moins c'est forcément l'an zéro, sans quoi les calculs de cycles seraient erronés pour les années précédentes).

Aveu contrit - contraint du Compilateur:

Je ne sais pas. Serait-il possible d'envisager un cycle avant Fuxi? On frôle le blasphème - ou l'outrecuidance 

Incise - PRÉCISIONS DE SIVA EN MAI 2002, TOUJOURS SUR FLLC:

RELIER LES ANNÉES AUX ÉVÉNEMENTS MARQUANTS D'UN RÈGNE:

"Après une réponse de Qi Wang, j'ai décidé de creuser un peu plus la
| question de la dénomination des années grâce aux règnes de empereurs.
| Voici le fruit de mes recherches. Un grand merci à Qi Wang auquel
| j'emprunte pas mal de remarques.

NOMMER LES ANNÉES

    Les dates du calendrier chinois, outre leur désignation par le cycle
combinatoire de soixante ans des dix rameaux célestes et des douze rameaux
terrestres, peuvent être représentées grâce à la succession des empereurs
et de leur règne.

    Pour comprendre le fonctionnement complexe de ce système de datation,
il faut connaître quelques notions sur les noms que reçoivent les Chinois;
outre le
名字 míngzì, nom formé d’un patronyme,   xìng (qui s’énonce
toujours avant le prénom), et d’un prénom,
míng, les empereurs reçoivent
un titre formel après leur mort  – titre attribué par les fonctionnaires
supérieurs – qui les désigne mais aussi évalue la qualité de leur règne.
Ce nom posthume se nomme
shì ; à titre d’exemple, l’empereur dont le le
名字 míngzì est 李隆基 Lǐ Lóngjī (né en 685 et mort en 762 de notre ère) porte
le
shì de 唐玄宗 Táng Xuánzōng, c’est-à-dire « Ancêtre mystérieux de la
dynastie Táng » ; le nom de la dynastie est le premier caractère et, à
partir des Táng, l’usage est d’utiliser en troisième caractère «
» zōng,
 « ancêtre », pratique qui s’est poursuivie pendant longtemps à leur
suite.

    D’autre part, l’empereur peut être désigné communément par d’autres
surnoms, ce qui est le cas pour
唐玄宗 Táng Xuánzōng, aussi nommé
唐明皇 Táng Mínghuáng, « l’empereur lumineux des Táng », ou
唐武皇 Táng Wǔhuáng, « l’empereur guerrier des Táng ».

    À ce propos, le
shì  « 玄宗 » Xuánzōng est une appellation quelque peu
négative, parce que malgré ses actions d’éclat, il a commis des «
fantaisies » (
xuán signifiant « mystérieux ») pour déclencher une guerre
civile qui fut le point de départ de la chute des Táng.

    Enfin, les empereurs, à partir de la dynastie
Hàn (206 avant notre
ère), dès leur accession au pouvoir, donnaient à leur règne une devise,
年號
niánhào, proprement « surnom des années ». En règle générale, cette devise
décrivait la conduite politique envisagée par l’empereur, ses buts ou
servait de formule propitiatoire. Si la politique de l’empereur, pour un
raison ou une autre, devait changer, il s’avérait aussi nécessaire de
changer de
年號 niánhào ; certains empereurs en ont ainsi promulgué plus de
trois ou quatre pendant la durée de leur règne. Sous les
Qīng,
cependant, chaque empereur n’a donné à son règne qu’un seul
年號
niánhào, ce qui a permis de les désigner non plus par leur shì
mais par le
年號 niánhào qu’ils avaient choisi.

    Ainsi, l’empereur
Qīng nommé 愛信覺羅弘厲 Àixìn Juéluó Hónglì (Aisin
Giorro Hongli ; 1711 – 1799), dont la longueur du
名字 laisse comprendre qu’
il n’était pas chinois, porte le nom posthume (
) de « 高宗 » Gāozōng, «
Ancêtre élevé », mais est bien plus connu par sa devise (
年號) soit 乾隆
Qiánlóng, « Abondance céleste ».

    Les
年號 niánhào ne servent cependant pas seulement à désigner les
empereur mais aussi les dates ; en effet, si l’on précise la dynastie, le
nom posthume, l’ère (c’est-à-dire la période de temps connue par une
devise) et l’année précise depuis le début de cette ère, il est possible
de représenter ainsi une date avec une grande précision.

    À titre d’exemple, voici un extrait de la chronologie que vous pourrez
trouver complète sur <http://www.chinapage.org/history/eraname.html> pour
la durée du règne de 
唐玄宗 Táng Xuánzōng :

Années        Devises (
年號)
712            
太極 tàijí « grand faîte »
712            
延和 yánhé « prolongation de l’harmonie »
712            
先天 xiāntiān « premier ciel »
713            
開元 kāiyuán « tout début »
742            
天寶 tiānbǎo « trésor céleste »
[756 Accession au pouvoir de
唐肅宗 Táng Sùzōng, dont la première devise est
至德 zhìdé « plus grande vertu »]

    Pour désigner une année l’on procède donc ainsi :
[dynastie +
+ 年號 + année du 年號 en cours + « »]

    Pour 
唐玄宗 Táng Xuánzōng, cela donne par exemple (je place des points
pour séparer les éléments) :

713 =
.玄宗.開元.元年 = « première année de l’ère kāiyuán de l’empereur
Xuánzōng des Táng » (remarquez l’utilisation de
yuán « origine » au lieu
de
yī « un ») ;

714 =
.玄宗.開元.二年 = « deuxième année de l’ère kāiyuán… » ;

721 =
.玄宗.開元.九年 = « neuvième année de l’ère kāiyuán… » ;

    Attention :

741 =
.玄宗.開元.九年 = « vingt-neuvième année de l’ère kāiyuán… »

    mais

742 =
.玄宗.天寶.元年 = « première année de l’ère tiānbǎo de l’empereur
Xuánzōng des Táng » (on change d’ère mais pas d’empereur » ;

756
.肅宗.至德.元年 = « première année de l’ère zhìdé de
l’empereur Sùzōng des Táng » (on change d’ère et d’empereur »).

    Et ainsi de suite !

       
月影  Fin d'incise]

Pour ce qui est des jours, ils sont en gros numérotés décadaires, comme il se doit pour des mois plutôt lunaires. Je dis "en gros" car certaines périodes peuvent compter un jour de plus ou de moins, écliptique oblige.

A propos de l'introduction de l'hebdo en Chine, sais pas. Encore un truc des Japonais, je parie. Avec le téléphone ...

Quant à Isabelle,

elle montra qu'elle savait planter les choux:

"Si j'ai bien compris, le printemps commence en même temps que l'année, c'est-à-dire en plein coeur de ce que nous appelons hiver en Europe. Le début de l'été 立夏 se situe au milieu de notre printemps et ainsi de suite.

Dans ces conditions, si on dit en chinois : 春来了 chun1 lai2 le pour dire

 « le printemps est arrivé » 

(est-ce bien comme cela qu'il faut le dire ?- NDC: Je dirais plutôt "春天到了", SGD(JV)G),

qu'est-ce que cela évoque pour un Chinois ? Le début de l'année ou
l'équinoxe de printemps ? D'après les prévisions météo, il fait plutôt froid à Pékin en ce moment (- 8 °C), tandis que le temps est doux à Taipei. Les connotations de
varient-elles en conséquence ? "


Jean-Victor Gruat se prit à  doctement ruraliser:

"Les grands évènements solaires qui marquent les saisons (solstices et équinoxes) sont considérés par les chinois comme le milieu et non l'origine du quart de révolution qu'ils déterminent.
Pour eux comme pour nous, l'hiver est la période du "solstice court", mais celui-là est placé au milieu de ce qu'ils appellent l'hiver, non au début comme en occident.

Vers le 20 décembre, la bise est en fait déjà venue depuis longtemps. Et le 21 mars, cela fait luron lurette que, dans les plaines fertiles, la terre a commencé de frémir.Cela ne me semble donc pas illogique ...

La Chine est immense, et les variations climatiques considérables. Je ne sais où se situait la capitale du temps des fondateurs dudit calendrier (Huang Di
黄帝, le pré Xia, ). Sans doute plutôt vers le nord ouest, comme leurs successeurs, là où il y a "des saisons". Et les empereurs, même bien plus tard, ne contrôlaient qu'une partie du territoire continental actuel comme on le voit sur http://www-chaos.umd.edu/history/ancient1.html#zhou .

Sinon, un calendrier basé sur une description des saisons "typée nordiste" n'aurait guère été approprié, tout comme notre calendrier républicain ne peut prétendre à l'universalité

 - toutes les vendanges n'interviennent pas en vendémiaire ...

 Mais le plus étonnant dans cette construction intellectuelle [le calendrier chinois], est que le tout daterait du ... XXVII ème siècle avant JC, sous le règne de l'Empereur Huang Di. L'année
zéro ne date pas d'hier !"

C'était trop persifler. New Kid in Town vertement de tancer - nous étions le 30 Nivôse an CCIX:

    Paul Couderc, « le Calendrier », « Que sais-je ? » n°203 :

§
En l'an 213 avant notre ère, un empereur¹ chinois exaspéré par les remontrances des lettrés, ordonne de brûler tous les livres. Lorsque sept ans plus tard, la dynastie des Han s'empare de l'Empire, le mal est en grande partie accompli. Les ouvrages restaurés sont-ils très dignes de foi quand ils font remonter à un fabuleux passé la science des ancêtres ? La vieille chronologie chinoise reste encore très mystérieuse.
[suivent d'autres doutes]
§

¹    Qin Shi Huangdi (221-210), bien sûr.

 

ET PAN SUR LE BEC ... DU SERPENT.

                    BONNE ANNEE !  

JVG, MAJ 24.01.01. 21-05-02